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20 Février 2024 | Naofel Brahem

Opinion. “Apartheid Israélien” : La plaidoirie de Pretoria et l'écho algérien à la Cour Internationale de Justice





Devant la Cour internationale de justice (CIJ), où l'Afrique du Sud a récemment lancé une diatribe contre Israël, accusant le pays de mener une politique d'apartheid « encore plus extrême » que celle historiquement connue sur son propre sol, l'Algérie a emboîté le pas en dénonçant ce qu'elle décrit comme étant « l'impunité, première loi des oppresseurs ». Cependant, cette volée de critiques envers Israël de la part de l'Algérie est aussi ironique qu'elle est révélatrice.

L'Algérie, entachée par son propre bilan sur les droits de l'homme et la démocratie, apparaît presque comique dans ses tentatives de se positionner comme champion de la justice internationale. Tandis que Pretoria peut au moins se targuer d'avoir renversé le système qu'elle condamne aujourd'hui, l'Algérie, quant à elle, porte le fardeau d'un présent moins démocratique et transparent, ample de restrictions des libertés civiques et d'accusations incessantes de mauvaise gestion gouvernementale.

En effet, loin d'incarner le modèle de démocratie et de défenseur des droits humains, le pays du Maghreb est bien loin de pouvoir prétendre au rôle de donneur de leçons sur la scène internationale, une posture qu'elle essaie pourtant d'adopter avec un zèle qui frôle l'absurde. Cette tentative de sommer Israël de respecter des normes internationales pourrait même être perçue comme un geste de dérision involontaire, tant elle détone par rapport à la réalité politique interne de l'Algérie.

En dépit de ces inconsistances flagrantes, l'Algérie semble projeter ses propres aspirations à une stature mondiale dans un acte d'imitation qui suggère non pas tant une préoccupation sincère pour les droits des Palestiniens, mais peut-être une manœuvre pour détourner les regards de ses lacunes démocratiques internes. L'absence d'une démocratie robuste en Algérie, marquée par des limitations à la liberté d'expression et une presse sous haute surveillance, contraste fortement avec le profil moral qu'elle prétend incarner sur le plan international.

L'ironie de la situation est difficile à manquer. En essayant d'adopter un rôle similaire à celui de l'Afrique du Sud, l'Algérie semble malheureusement tomber dans une parodie involontaire, où les gestes de défense des droits humains sont minés par l'évidence de ses propres enjeux politiques internes. Où Pretoria a des leçons valables à partager, en raison de son expérience historique et de son passage vers une démocratie plus juste après l'apartheid, l'Algérie se met involontairement en échec, exposant un fossé entre la rhétorique et la réalité.

La crédibilité des déclarations internationales de l'Algérie en souffre, non seulement parce qu'elle critique Israël sans avoir résolu ses propres problèmes, mais aussi parce qu'elle semble ignorer l'adage qui conseille de « balayer devant sa porte » avant de critiquer le désordre chez les autres.

Ce genre de comportement ne sert que trop bien les cyniques de la politique internationale qui soulignent souvent les doubles discours. Plutôt que d'être perçue comme une force sérieuse pour le changement et le respect des droits humains, l'Algérie risque de devenir un sujet de dérision, sapant ainsi sa propre position et celle de ses alliés.

Pour les États qui aspirent à jouer un rôle de défenseurs de la justice et des droits humains sur la scène mondiale, un préalable fondamental reste la mise en ordre de leur propre maison. Seule une démocratie authentique et transparente, exempte des contradictions et des abus qu'ils souhaitent condamner ailleurs, pourrait conférer à leurs paroles le poids et la signification nécessaires pour engager le reste de la communauté internationale.

Il ne faut pas sous-estimer l'importance de la cohérence entre la politique intérieure et la diplomatie. Quand un pays comme l'Algérie, qui lutte contre des critiques internationales sérieuses sur son propre traitement des droits humains et des libertés fondamentales, se porte en avant pour critiquer les pratiques d'autres nations, cela soulève inévitablement des questions sur la véritable intention et la légitimité de leur critique.

En somme, il est vital que l'Algérie, ainsi que tout autre pays se prêtant à l'exercice de la critique internationale, s'engage activement dans un processus de réforme interne qui aligne davantage leurs actions avec les principes qu'ils professent soutenir. Cela renforcerait leur autorité morale et la justesse de leurs appels à la justice, tout en réaffirmant l'importance de l'auto-réflexion dans la poursuite d'un monde plus équitable.

Sans cette introspection et amélioration, leurs tentatives de jugement peuvent aisément être perçues comme rien de plus qu'un théâtre politique, voire une distraction des problèmes pressants auxquels ils sont confrontés chez eux. Les efforts pour améliorer la situation mondiale des droits humains doivent commencer à domicile et se refléter dans une politique étrangère qui ne branding pas seulement des idéaux, mais en est aussi le reflet fidèle.




Source : https://www.lemag.africa/mafrique/i/78484669/opini...




              

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