La chute du régime syrien porte un coup fatal au Polisario

Le départ forcé de Bachar al-Assad vers la Russie marque la fin du dernier soutien officiel du Polisario au Moyen-Orient, concluant une alliance historique de plus de 45 ans entre Damas et le mouvement séparatiste sahraoui.

Cette rupture met fin à une relation établie en 1977, lorsque la Syrie, sous Hafez al-Assad, avait rejoint un front arabe aux côtés de la Libye, l'Algérie et le Yémen du Sud, reconnaissant officiellement la "RASD" en 1978. Le Polisario disposait depuis lors d'une représentation officielle à Damas.

Le soutien syrien s'était maintenu jusqu'aux derniers jours du régime, comme en témoignent la réception d'un membre du Front par l'ambassadeur syrien en Suisse en octobre 2023 et l'organisation d'une conférence du Polisario à Beyrouth en juin dernier. En retour, le mouvement séparatiste avait envoyé des combattants soutenir le régime d'al-Assad, dont une trentaine auraient été capturés à Alep par l'opposition.

Cette perte diplomatique survient dans un contexte déjà difficile pour le Polisario, alors que le Maroc avait exprimé des réserves sur la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe en mai 2023. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait alors conditionné ce retour au lancement d'un processus politique pour résoudre la crise syrienne.

L'effondrement du soutien syrien pourrait significativement affaiblir la position du Polisario dans les futures négociations sur le Sahara occidental, renforçant potentiellement la solution d'autonomie proposée par le Maroc.