L'Afrique face à une spirale de crises sécuritaires sans précédent en 2024

L'année 2024 a été marquée par une détérioration alarmante de la situation sécuritaire en Afrique, où les conflits armés, le terrorisme et les catastrophes naturelles ont créé un effet domino dévastateur pour des millions de personnes. Le continent fait face à une convergence de crises qui met à rude épreuve la résilience des États et creuse les inégalités entre zones stables et instables

Selon une analyse approfondie publiée par l'Africa Center for Strategic Studies en décembre 2024, la violence des groupes islamistes militants a atteint des niveaux record, particulièrement dans la région du Sahel qui concentre plus de la moitié des activités terroristes du continent. Les décès liés à ces violences ont presque triplé depuis 2020, atteignant environ 11 000 victimes.

Cette escalade de la violence a provoqué un déplacement forcé sans précédent, touchant plus de 45 millions d'Africains - soit une augmentation de 14% par rapport à l'année précédente. L'Afrique abrite désormais 48% des déplacés internes dans le monde, avec 34,5 millions de personnes contraintes de fuir leur foyer tout en restant dans leur pays.

La situation politique s'est également détériorée avec l'émergence de juntes militaires au Mali, au Burkina Faso, au Tchad, en Guinée et au Niger. Ces régimes ont systématiquement retardé les transitions démocratiques promises et intensifié la répression contre les acteurs politiques indépendants et les médias. Parallèlement, l'ingérence croissante d'acteurs autoritaires externes - notamment la Russie, la Chine et l'Iran - a contribué à fragiliser les processus démocratiques dans au moins 28 pays africains.

Les catastrophes naturelles ont aggravé ce tableau déjà sombre : 27 pays de la zone tropicale ont subi des inondations exceptionnelles, tandis que l'insécurité alimentaire aiguë touche 163 millions d'Africains - soit le triple d'il y a cinq ans. Cette crise alimentaire est particulièrement sévère dans les zones de conflit, avec des situations de famine confirmées au Soudan et signalées au Soudan du Sud et au Mali.

Face à ces défis interconnectés, la capacité de réponse des États africains s'érode, creusant davantage le fossé entre les régions stables et celles en proie à l'instabilité. Cette spirale négative appelle à une mobilisation internationale urgente et coordonnée pour soutenir le continent dans sa recherche de solutions durables.