Hồ Xuân Hương (1772-1822) est considérée comme l'une des plus grandes poétesses classiques du Vietnam. Vivant à une époque charnière entre la fin de la dynastie Lê et le début de la dynastie Nguyễn, marquée par des troubles politiques et sociaux, elle s'est distinguée par sa poésie audacieuse et son style novateur.
Née en 1772 dans la province de Nghệ An et ayant grandi à Hanoï, Hồ Xuân Hương était la fille d'un érudit confucéen. Bien que peu de faits soient avérés sur sa vie, on sait qu'elle a été mariée deux fois, d'abord à un fonctionnaire local puis comme concubine de haut rang à un officier. Devenue veuve, elle a vécu de manière indépendante près du lac de l'Ouest à Hanoï, recevant des visiteurs et enseignant pour gagner sa vie.
Femme libre dans une société confucéenne patriarcale, Hồ Xuân Hương a défié les normes à travers ses œuvres empreintes d'humour grivois et de commentaires sociopolitiques acerbes. Elle a composé la majorité de ses poèmes en Nôm, une écriture idéographique dérivée des caractères chinois pour transcrire le vietnamien, contribuant ainsi à élever son statut littéraire.
Réputés pour leur style irrévérencieux, leurs doubles-sens érotiques et leur critique de l'hypocrisie sociale et religieuse, ses poèmes les plus célèbres incluent "Le jacquier" et "Le gâteau qui dérive sur l'eau". En écrivant en Nôm plutôt qu'en chinois classique, Hồ Xuân Hương a participé avec son contemporain Nguyễn Du à fonder une littérature nationale vietnamienne.
Véritable icône culturelle dans son pays, celle que l'on surnomme la "Reine de la poésie Nôm" a su, par son style avant-gardiste, bousculer les conventions littéraires et sociales de son temps. Son héritage continue d'inspirer les générations d'écrivains et de lecteurs, faisant d'elle une figure incontournable de la littérature vietnamienne.
Source : https://fr.aljinane.org/blog/i/80523433/ho-xuan-hu...